Episode 3, tirer une chape en 16h, "allo Maman bobo !"
Le soleil se lève. Un à un, mes padawans arrivent... les yeux embués de leur courte nuit... mais avec le regard fier de ceux qui vont en baver !
Sherkhan, Claudius et JB sont là, l'étendard du short est planté, le monde dort encore lorsque commence le premier tour de bétonnière.
Avant tout, il faut pouvoir acheminer le mélange sable et ciment (1/2 sac de 5 kg pour 5 seaux, mais bon le secret est gardé par Sherk) au travers du dédalle de joints et de tuyaux.
"Ullah Up, Barbatruc", quelques planches et quelques vis, voilà un toboggan pour gagner quelques mètres.
Première erreur dès le démarrage, j'oublie de mouiller la dalle. Ce qui fera claquer la première partie de la chape au sèchage. Bon pas trop grave mais bon à savoir... Au mouillage, le radier chante, cui, cui ! Il a soif !
L'équipe est vite rôdée : Sherkhan, maitre du Short et de la bétonnière, JB à la brouette, Claudius m'assiste pour tirer la chape.
Charger, lisser, tirer...les m² défilent lentement. Le geste est difficile à trouver, mais, au final, ça le fait.
La recherche de planéïté n'est pas facilitée par l'absence de guide par endroit. Mais bon, on passe !
Après le premier rush, Fouzius nous régale d'un petit brunch....en effet l'autoconstructeur est avant tout fait de chair...et il a le coeur tendre !
Ca repart ! La configuration à 4 est idéale.
Sherkhan distille le mélange à un bon rythme...JB excelle à la conduite de brouette en situation extrême, Claudius charge la chape non sans distiller sa poésie légendaire, le tireur fait de son mieux....
A midi, la moitié de la surface est couverte, mais ce n'est pas la partie la plus profonde, le radier étant incliné à l'ouest de 6 cm.
Petit repas concocté par notre Fouz, quelques boissons ennivrantes,...
...et la reprise se fera à trois pendant 1 heure et à 2 jusqu'à 22H30, Claudius laissant sa place à Sherkhan vers 17h.
Ici vers le niveau existant, un passage délicat.
Le fameux toboggan...
Faute de bras, Bibus, 5 ans, devient conducteur de brouette pour le trajet retour. Il faut dire que cette brouette achetée à LM, 49€, est légère avec un vrai pneu. Un outil indispensable dans cet exercice.
A la fin, tout se joue dans un mouchoir de poche.
Le toboggan est raccourci d'un coup de scie circulaire. A ce stade, les bottes sont indispensables...10 cm de chappe au moins.
Moment d'angoisse...il n'y a pas assez de sable,.... nous sauvons la situation en terminant avec une sous couche de béton avec le gravier disponible...
Autres frissons, en fin d'après midi, le roulement de la cuve de la bétonnière a perdu son cache et il emet un cri qui signale la rupture imminente. Côté
électricité, la bétonnière se met en sécurité. On démonte, on force l'allumage. Le moteur exhalera une odeur de brûlé jusqu'à la fin. Mais la chance est avec nous, elle tient de coup. Faut dire,
73 bétonnière quasiment non stop, c'est du lourd !
Tout se termine à 22h30 avec Sherkhan au spot, et tous deux à bout de force...
On s'écroule devant un plat de pâtes. Fin de l'épisode.
Voilà au petit jour une partie du résultat.
Avec un peu de recul, les corps oublient mais il faut quand même dire pour être honnête "qu'on en a chié des bulles" !!!!
Je crois que c'est ce que j'ai fait de plus dur depuis le début, vu le volume, le délai et les forces en présences...surtout vers la fin.
Mais bon "we did it" et mes 3 Padawans peuvent être très très fiers d'eux !!!
Je les remercie infiniement et éternellement de leur soutien inconditionnel et indéfectible !!!!
Au petit matin la bétonnière fume encore...