Les vertus à l'épreuve du temps en autoconstruction

Publié le par DiDius

4360987794_7cb9726e98.jpg

 

A l'heure de déclarer l'achèvement des travaux, il me semble important d'aborder la question du temps en autoconstruction, tant cela me parait central.

 

Cette question, toute personnelle, se pose quand il m'aura fallu 6 ans pour réaliser ce que je croyais faire en 2 ans !

 

Bien sûr, il y loin de la coupe au lèvre et évaluer la durée d'un chantier n'est pas choses facile quand on se lance pour la permière fois.

 

Certes, il y a deux facteurs qui interviennent :


_ sa propre vitesse de travail et les renforts potentiels, en gros la force de travail personnelle et collective dans les phases critiques...mais le soin apporté est aussi un facteur chronophage...inverse à celui de bacler le travail !


_ les moyens techniques disponibles, la qualité et la puissance des outils et des machines (exemple scier des plinthes à la main ou avec une scie à onglets électrique), l'ergonomie du chantier, le nombre et la qualité (des échaffaudages par exemple), l'organisation du chantier qui permet de gagner du temps...

 

Les moyens financiers interviennent, je tiens quand même à le dire, il s'agit de faire la part des choses en maintenant le cap des économies : des produits prêts à l'emploi facilitent la tâches et font gagner du temps. Exemple l'enduit tout prêt, mais avec un surcout. Une chappe peut etre livrée, etc. Chacun voit mais cela n'est pas sans conséquence sur la pénibilité et le temps de travail.

 

Il y a deux facteurs que j'avais un peu négligés qui sont d'une part la recherche d'information, l'expertise à développer pour chaque technique et chaque métier correspondant et chacun des rôles occupé par l'autoconstructeur : manoeuvre, maçon, couvreur, charpentier, plaquiste, façadier, peintre, etc.

D'autre part la recherche des matériaux et les achats : combien de voyages vers les fournisseurs, combien de transports ? Tout cela représente un temps considérable et difficile à évaluer. Quand il ne s'agit pas de se lancer dans une recherche chez plusieurs fournisseurs pour comparer les matériaux (exemple le choix de l'isolation thermique extérieure).

 

A ce stade, j'édicterai une règle démontrée par sa récurrence dans mon chantier et possiblement extensible en dehors de ma personne :

"Tout en autoconstruction dure plus longtemps que ce qui était prévu..."

 

Cette règle est sous tendue par le théorème du : "Y'a toujours un truc que t'avais pas prévu, un truc qui foire"

 

Et par la règle d'or inscrite au fronton du temple de l'autoconstruction:

"LE REEL EST TETU !"

 

Dit autrement,ce qu'il y a dans ta tête et la réalité sont différents. Les angles ne sont pas toujours droits, les lignes droites, les cercles ronds, les horizontales de niveau, etc.

 

Donc, première vertu induite par le raisonnement : la patience !

 

Et puis, il y a dans la construction tous ces petites gestes qui ne produisent rien mais qui sont nécessaire à l'avancement du chantier :

Le nettoyage : on pourrait en parler des heures, un chantier propre est un chantier où l'on se sent mieux, plus sécure.

Le rangement : Plus sécure, plus rapide. J'ai passé la moitié de mon temps à chercher des outils, posé là, disparus...pas rangés.

Les déchets et la poubelle : combien de sacs, de voyages vers la déchetterie ?


A ce stade l'autoconstructeur peut recourrir utilement à la théorie des 5 s.

 

Seconde vertu induite par le raisonnement : la rigueur !

 

Enfin, il faut évoquer tout ce qui existe en dehors de l'autoconstruction, c'est à dire la vie, qui continue quoi qu'il arrive dans le chantier (sauf chute mortelle, mais ce n'est pas le sujet, encore que l'impatience...).


La règle est que la vie perturbe énormément l'avancement d'un chantier. La santé d'abord. La construction est fatiguante, voire harrassante. Elle est éprouvante physiquement et moralement. Pas facile d'affronter le froid, le chaud...et d'y aller toujours.

Ensuite l'activité professionnelle. Le cas de figure idéal serait de ne pas travailler et de pouvoir se consacrer à temps plein au chantier. Mais la plupart d'entre nous bosse, et l'autoconstruction, c'est après le boulot, le soir, les week-end, les vacances. Attention au burn out !!!

 

Troisième vertu induite par le raisonnement : le courage !


Et puis il y a la famille avec en première ligne le conjoint, les enfants. Comment avancer tout en consacrant à chacun le temps nécessaire. Les choix sont parfois cruels.

 

D'où mon choix de privilégier un minimum de loisirs, un minimum de vacances, de faire face aux coups durs familiaux, de préserver une vie familiale et les amis...donc de prolonger la durée du chantier jusqu'à générer une certaine lassitude, une certaine impatience, un chantier sans fin...

 

 

Quatrième vertu induite par le raisonnement : l'amour !


 

6 ans, ça fait une tranche de vie et il s'en est passé !

 

Mais bon, il vaut mieux le savoir quand on se lance...le temps peut être un adversaire coriace en autoconstruction et met à l'épreuve les vertus de l'autoconstructeur...

 


Publié dans Autoconstruction

Commenter cet article

D
<br /> <br /> Merci pour le temps que vous passer sur ce blog et les informations que vous faites figurer. En tout cas c’est un blog utile de plus il est facile à consulter. Bonne continuation pour ce<br /> merveilleux travail.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> <br /> Merci Prospectus...ça me fait treès plaisir ! A bientôt...<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> <br /> tres bonne synthese<br /> <br /> <br /> c'est du vécu, c'est du réel, c'est la réalité!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> <br /> CQFD mon cher Zapetou !<br /> <br /> <br /> <br />